Actuellement en dernière année du Bachelor Cinéma d’animation à e-artsup Lille, Edward Abbas est plus connu sur la toile sous son pseudonyme Edo sous lequel il partage ses animations, justement, mais surtout de nombreux strips de bande dessinée. Sa série phare, Of Spirits & Glow, fait actuellement l’objet d’une campagne de crowdfunding sur le site Ulule et a déjà dépassé ses objectifs !
Qu’est-ce qui t’a poussé à rejoindre le Bachelor d’e-artsup ?
Je voulais faire un parcours d’animation 2D sans rejoindre une trop grosse école pour ne pas vivre un climat trop oppressant. J’ai alors trouvé e-artsup et, après une Journée Portes Ouvertes, j’ai été convaincu : je trouvais l’atmosphère chaleureuse et que cela respirait la passion !
En parlant de passion, quand as-tu commencé à vouloir te diriger vers le domaine de l’animation ?
Cela s’est fait juste avant d’entrer à e-artsup, en fait. J’ai toujours été un passionné de dessin et de bande dessinée. Environ un an avant le Bac, j’ai commencé à vouloir m’essayer à l’animation. Je trouvais cool cette autre manière de raconter des histoires, avec l’apport de la musique et ce dynamisme. J’ai plongé dedans par envie de transmettre de nouvelles émotions.
Comment as-tu développé ton trait ? Tu avais des inspirations particulières ?
Plus jeune, je faisais principalement du manga. Après, je me suis totalement décalé de ce style, en piochant des éléments que j’aimais bien ici et là chez d’autres artistes, comme la croix dans les oreilles ou l’absence de nez par exemple. C’est comme ça que mon style est devenu ce qu’il est aujourd’hui même si je continue de le faire évoluer.
Ton approche est-elle différente entre ton travail sur l’animation et celui sur la bande dessinée ?
J’ai plutôt tendance à utiliser l’animation pour des projets assez courts associés à une musique, où je raconte une histoire, un univers, de façon très « cash », pour prendre aux sentiments de façon très forte. Pour la bande dessinée, je préfère prendre mon temps pour construire le scénario et raconter l’histoire. Par exemple, je ne me vois pas forcément réaliser un épisode de ma série Of Spirits & Glow.
Quand as-tu commencé à développer des récits et à les partager ?
J’ai toujours écrit et dessiné. Déjà tout petit, je racontais des histoires, pas encore sous la forme de bande dessinée, mais avec tout de même des petits animaux, page par page. J’ai dû avoir mon premier PC à l’âge de 12 ans, avec un scanner, et dès que j’ai découvert que l’on pouvait partager ses dessins sur Internet, j’ai commencé à travers un Skyblog. Depuis, je ne me suis jamais arrêté.
Ta série la plus populaire est, sans contexte, Of Spirits & Glow. Peux-tu expliquer sa genèse ?
Elle raconte l’histoire d’Ed, un garçon qui, pour lutter contre sa dépression, puise dans son imaginaire. Elle a débuté il y a deux ans, mais je n’étais pas du tout dans l’optique de commencer une série à l’époque : je voulais juste me libérer la tête car je commençais moi-même à ressentir les premiers symptômes de la dépression. J’ai alors mis sur ma page Facebook le premier chapitre, « Le loup » (animal qui symbolise la dépression dans la série). À cette période, il n’y avait que 200 personnes qui me suivaient – je ne partageais d’ailleurs pas encore pas de strips encore – et c’était la première fois qu’un de mes posts marchait si bien. Au fur et à mesure que ma dépression s’accentuait, je créais toujours plus de petits personnages et de nouvelles histoires, pour tenter de me vider la tête. Puis, au bout de 7-8 mois, avec le nombre de personnages créés, je me suis dit que cela pouvait être cool d’en faire une série, qu’il y avait de la matière… C’est venu comme ça ! Comme j’étais triste, je faisais des strips.
T’attendais-tu à ce que le succès soit aussi vite au rendez-vous comme en attestent ta belle campagne sur Ulule et ton nombre de followers sur Facebook ?
Franchement pas du tout ! Le succès de ma BD est vraiment arrivé d’un coup : en une semaine, je me suis retrouvé avec 6 000 personnes sur ma page Facebook ! Tout cela est venu très vite et, encore aujourd’hui, j’ai du mal à me rendre compte que mes projets puissent très bien marcher. Quand j’ai lancé la campagne Ulule, je pensais que l’objectif de 2 000 euros allait pouvoir être atteint en quelques jours, mais jamais en une seule heure ! Plein de personnes m’ont alors dit de monter d’autres paliers car je possédais vraiment une grosse communauté. C’est super chouette ! Cela va me permettre d’éditer la BD et aussi d’imprimer beaucoup plus d’exemplaires pour continuer à en vendre de temps en temps, pourquoi pas dans des librairies plus tard.
Justement, as-tu déjà pu rencontrer des membres de ta communauté ?
J’ai fait ma première convention en décembre dernier, ce qui m’a permis d’en rencontrer certains. Ils sont assez proches de mon âge car ils sont principalement âgés entre 17 et 28 ans et partagent souvent comme point commun le fait d’avoir été un peu « cassés » à un moment de leur vie. Ils ont vécu certaines choses et se retrouvent dans ce que je raconte et dans le personnage d’Ed. Ils sont surtout très bienveillants et, parfois, un peu renfermés sur eux-mêmes – certains sont venus me voir pour me déposer une lettre par exemple. C’est marrant car, finalement, on se ressemble un petit peu.
La dépression se retrouvant au cœur d’Of Spirits & Glow, sais-tu si la BD a été utilisée par des professionnels pour parler du sujet ?
Cela arrive. J’ai déjà reçu des messages de quelques psychologues, de professeurs pédagogues et même d’une CPE. Généralement, ce sont surtout des professeurs s’occupant d’élèves entre 14 et 16 ans : ils me demandent s’ils peuvent faire un diapo pour présenter ma série à leurs classes. Cela me convient car c’est un peu le but de la BD, de dire aux gens qu’ils ne sont pas seuls et que d’autres personnes traversent les mêmes épreuves.
Tu as aussi une autre série, Le Monstre sous mon Lit.
Même si je n’ai pas encore terminé de définir concrètement cette série, on peut voir qu’elle traite de la place de l’imaginaire : on ne sait pas trop si la créature existe réellement ou non. C’est un point que l’on retrouve aussi dans Of Spirits & Glow : Ed ayant une imagination débordante, on peut souvent se demander ce qui existe et ce qui n’existe pas. L’idée, c’est toujours de chercher à savoir où se situe la réalité.
Enfin, quels sont tes futurs projets ?
Il y a beaucoup de trucs. Déjà, je travaille sur un jeu vidéo avec Théo (aka Poireau, étudiant du Bachelor Game & Creative Coding d’e-artsup et membre du studio CouchGameCraft fondé par deux Anciens de l’école) autour d’Of Spirits & Glow. On souhaitait le terminer dans le cadre de notre projet de fin d’année, mais finalement, on présentera une seule partie du jeu avant d’ensuite le poursuivre pour arriver à un résultat encore plus cool. On ne sait pas combien de temps cela prendra, peut-être six mois, peut-être deux ans… On verra !
À côté de cela, je m’associe également avec un autre artiste pour faire encore davantage d’animations. Je compte aussi lancer sur YouTube une série animée qui s’appellera « Le Strip Animé » et qui reprendra le principe des strips que je dessine, mais avec de l’animation. Enfin, je compte évidemment poursuivre le dessin et faire de plus en plus de conventions.
Pour soutenir Edward, foncez sur la page Ulule de son projet !
Vous pouvez également le suivre sur Tapas.io, Facebook, CuriousCat, YouTube et Twitter.
Découvrez aussi RyuRen, l’association d’Edo et de l’artiste Raudhr.
Suivez les avancées du projet de jeu vidéo Of Spirits & Glow sur Twitter.
La collaboration entre Raudhr et Edo
Comment as-tu développé ton trait ? Tu avais des inspirations particulières ?
Plus jeune, je faisais principalement du manga. Après, je me suis totalement décalé de ce style, en piochant des éléments que j’aimais bien ici et là chez d’autres artistes, comme la croix dans les oreilles ou l’absence de nez par exemple. C’est comme ça que mon style est devenu ce qu’il est aujourd’hui même si je continue de le faire évoluer.
Ton approche est-elle différente entre ton travail sur l’animation et celui sur la bande dessinée ?
J’ai plutôt tendance à utiliser l’animation pour des projets assez courts associés à une musique, où je raconte une histoire, un univers, de façon très « cash », pour prendre aux sentiments de façon très forte. Pour la bande dessinée, je préfère prendre mon temps pour construire le scénario et raconter l’histoire. Par exemple, je ne me vois pas forcément réaliser un épisode de ma série Of Spirits & Glow.
Quand as-tu commencé à développer des récits et à les partager ?
J’ai toujours écrit et dessiné. Déjà tout petit, je racontais des histoires, pas encore sous la forme de bande dessinée, mais avec tout de même des petits animaux, page par page. J’ai dû avoir mon premier PC à l’âge de 12 ans, avec un scanner, et dès que j’ai découvert que l’on pouvait partager ses dessins sur Internet, j’ai commencé à travers un Skyblog. Depuis, je ne me suis jamais arrêté.
Ta série la plus populaire est, sans contexte, Of Spirits & Glow. Peux-tu expliquer sa genèse ?
Elle raconte l’histoire d’Ed, un garçon qui, pour lutter contre sa dépression, puise dans son imaginaire. Elle a débuté il y a deux ans, mais je n’étais pas du tout dans l’optique de commencer une série à l’époque : je voulais juste me libérer la tête car je commençais moi-même à ressentir les premiers symptômes de la dépression. J’ai alors mis sur ma page Facebook le premier chapitre, « Le loup » (animal qui symbolise la dépression dans la série). À cette période, il n’y avait que 200 personnes qui me suivaient – je ne partageais d’ailleurs pas encore pas de strips encore – et c’était la première fois qu’un de mes posts marchait si bien. Au fur et à mesure que ma dépression s’accentuait, je créais toujours plus de petits personnages et de nouvelles histoires, pour tenter de me vider la tête. Puis, au bout de 7-8 mois, avec le nombre de personnages créés, je me suis dit que cela pouvait être cool d’en faire une série, qu’il y avait de la matière… C’est venu comme ça ! Comme j’étais triste, je faisais des strips.
T’attendais-tu à ce que le succès soit aussi vite au rendez-vous comme en attestent ta belle campagne sur Ulule et ton nombre de followers sur Facebook ?
Franchement pas du tout ! Le succès de ma BD est vraiment arrivé d’un coup : en une semaine, je me suis retrouvé avec 6 000 personnes sur ma page Facebook ! Tout cela est venu très vite et, encore aujourd’hui, j’ai du mal à me rendre compte que mes projets puissent très bien marcher. Quand j’ai lancé la campagne Ulule, je pensais que l’objectif de 2 000 euros allait pouvoir être atteint en quelques jours, mais jamais en une seule heure ! Plein de personnes m’ont alors dit de monter d’autres paliers car je possédais vraiment une grosse communauté. C’est super chouette ! Cela va me permettre d’éditer la BD et aussi d’imprimer beaucoup plus d’exemplaires pour continuer à en vendre de temps en temps, pourquoi pas dans des librairies plus tard.
Justement, as-tu déjà pu rencontrer des membres de ta communauté ?
J’ai fait ma première convention en décembre dernier, ce qui m’a permis d’en rencontrer certains. Ils sont assez proches de mon âge car ils sont principalement âgés entre 17 et 28 ans et partagent souvent comme point commun le fait d’avoir été un peu « cassés » à un moment de leur vie. Ils ont vécu certaines choses et se retrouvent dans ce que je raconte et dans le personnage d’Ed. Ils sont surtout très bienveillants et, parfois, un peu renfermés sur eux-mêmes – certains sont venus me voir pour me déposer une lettre par exemple. C’est marrant car, finalement, on se ressemble un petit peu.
La dépression se retrouvant au cœur d’Of Spirits & Glow, sais-tu si la BD a été utilisée par des professionnels pour parler du sujet ?
Cela arrive. J’ai déjà reçu des messages de quelques psychologues, de professeurs pédagogues et même d’une CPE. Généralement, ce sont surtout des professeurs s’occupant d’élèves entre 14 et 16 ans : ils me demandent s’ils peuvent faire un diapo pour présenter ma série à leurs classes. Cela me convient car c’est un peu le but de la BD, de dire aux gens qu’ils ne sont pas seuls et que d’autres personnes traversent les mêmes épreuves.
Tu as aussi une autre série, Le Monstre sous mon Lit.
Même si je n’ai pas encore terminé de définir concrètement cette série, on peut voir qu’elle traite de la place de l’imaginaire : on ne sait pas trop si la créature existe réellement ou non. C’est un point que l’on retrouve aussi dans Of Spirits & Glow : Ed ayant une imagination débordante, on peut souvent se demander ce qui existe et ce qui n’existe pas. L’idée, c’est toujours de chercher à savoir où se situe la réalité.
Enfin, quels sont tes futurs projets ?
Il y a beaucoup de trucs. Déjà, je travaille sur un jeu vidéo avec Théo (aka Poireau, étudiant du Bachelor Game & Creative Coding d’e-artsup et membre du studio CouchGameCraft fondé par deux Anciens de l’école) autour d’Of Spirits & Glow. On souhaitait le terminer dans le cadre de notre projet de fin d’année, mais finalement, on présentera une seule partie du jeu avant d’ensuite le poursuivre pour arriver à un résultat encore plus cool. On ne sait pas combien de temps cela prendra, peut-être six mois, peut-être deux ans… On verra !
À côté de cela, je m’associe également avec un autre artiste pour faire encore davantage d’animations. Je compte aussi lancer sur YouTube une série animée qui s’appellera « Le Strip Animé » et qui reprendra le principe des strips que je dessine, mais avec de l’animation. Enfin, je compte évidemment poursuivre le dessin et faire de plus en plus de conventions.
Pour soutenir Edward, foncez sur la page Ulule de son projet !
Vous pouvez également le suivre sur Tapas.io, Facebook, CuriousCat, YouTube et Twitter.
Découvrez aussi RyuRen, l’association d’Edo et de l’artiste Raudhr.
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