Après « Internet is a biche ! », série d’animation qui rappelait les bons réflexes pour lutter contre les cyber risques, e-artsup s’apprête à dévoiler « La vie au féminin », la nouvelle série vidéo d’information réalisée par les étudiants de 3e année de son Programme Animation.
Un nouvel épisode sera publié chaque jour à 17 h sur l’Instagram d’e-artsup du 23 au 27 novembre 2020. La série sera ensuite à retrouver en intégralité à partir du 27 novembre 2020 sur l’Instagram de l’école ainsi que sur le site Internet du Corevih Île-de-France Est.
D’après une idée de Raphaëlle Di Palma, pilote de la commission Femmes du Corevih Île-de-France Est et en collaboration avec lui, « La vie au féminin » aborde en cinq courts épisodes la santé sexuelle des femmes vivant avec le VIH. Soins, prévention, suivi psychologique… chaque épisode est un moyen de sensibiliser le grand public et de lui faire découvrir comment les femmes vivant avec le VIH peuvent continuer à avoir une vie normale.
« Le sujet des femmes est important parce qu’elles représentent plus de la moitié des personnes contaminées par le VIH dans le monde, rappelle Wily Rozenbaum, codécouvreur du VIH et président du Corevih Île-de-France Est. Et face au VIH, elles ont des problématiques propres, comme celle de la grossesse par exemple, mais aussi la stigmatisation, toujours plus importante envers les femmes que les hommes. Enfin, qu’on le veuille ou non, l’image de l’infection par le VIH reste très attachée à l’homosexualité masculine : de ce fait, les femmes sont encore trop rarement identifiées comme une population particulièrement exposée, alors qu’elles le sont. »
Il faut donc agir, pour continuer d’alerter et d’informer. « Nous avons des messages simples à faire passer et, par le biais de cette série, nous espérons qu’ils auront un impact plus important qu’avec la seule diffusion d’une parole ou d’un écrit, ajoute Raphaëlle Di Palma. C’est pourquoi nous nous sommes tournés vers e-artsup. En tant qu’école d’animation et de création, elle nous semblait idéale pour répondre à nos besoins, d’autant que nos moyens étaient relativement faibles. Ce projet a ainsi pu voir le jour grâce à e-artsup et à l’accueil que nous avons reçu au sein de l’école. Nous avons pu travailler de manière très étroite avec elle et les étudiants se sont montrés très enthousiastes à l’idée de pouvoir réaliser ces vidéos qui, du reste, retranscrivent bien les messages que nous souhaitions faire passer. On espère que le grand public accueillera positivement ces animations ! »
Actuellement en train de peaufiner leur projet de fin d’études, Olivier Casanova et Marius Thiebault (e-artsup promo 2020, Bachelor Animation) ont fait partie de l’équipe étudiante ayant travaillé sur le projet. Une expérience enrichissante à tous points de vue pour les futurs professionnels.
Pourquoi avoir choisi des études d’animation ?
Marius : C’est une envie que j’avais depuis tout petit. J’ai toujours aimé regarder des dessins animés, mais aussi des making of, pour voir comment c’était fait… J’ai aussi pu échanger avec deux-trois amis de mes parents qui travaillaient dans le milieu de l’animation et cela n’a fait que renforcer mon intérêt. Je n’avais pas d’autre idée d’études supérieures !
Olivier : De mon côté, ça vient d’abord de ma passion pour les environnements reproduits, tout ce qui est miniaturisation, maquettes, etc. Cela s’est ensuite transféré logiquement vers le cinéma et l’animation, notamment avec la conception de décors. Et aujourd’hui, c’est ce que je fais : je crée des décors en 3D et ça me plaît !
Comment vous êtes-vous retrouvés à participer au projet « La vie au féminin » ?
Olivier : L’hôpital Saint-Louis et le Corevih Île-de-France Est s’étaient rapprochés d’e-artsup pour envisager de réaliser un projet à la manière de la campagne « Internet is a biche ! ». Accompagnés par notre directeur de filière, Neo Miletic, nous sommes donc plusieurs étudiants à avoir imaginé la découpe du message, en plusieurs épisodes s’adressant à différentes tranches d’âge.
Travailler sur une série vidéo d’information autour d’une infection devait être un challenge intéressant, non ?
Olivier : Clairement ! D’ailleurs, si nous étudions l’animation, c’est parce que nous aimons sa capacité à pouvoir faire passer des messages et notamment des messages forts. Forcément, pouvoir créer un rendu visuellement doux, afin de dédramatiser la chose et expliquer que l’on pouvait aussi vivre avec la maladie, en s’adressant à une grande variété de spectateurs, c’était un défi passionnant à relever.
Aujourd’hui, les femmes malades vivant avec le VIH peuvent s’en sortir, vivre et ne plus avoir peur de contaminer leurs enfants. Réaliser une vidéo d’information au travers de l’animation, en suivant un fil directeur, c’est super intéressant. C’est une branche de l’animation qu’on a pu toucher et qui pourra toujours nous servir plus tard. Dans tous les cas, nous avons eu plusieurs réunions avec des patients et des membres de comités, qui sont venus voir comme cela a avancé, nous parler du virus, expliquer ce qu’il était possible aujourd’hui… C’était très formateur.
Marius : Bien sûr, on avait déjà entendu parler du VIH auparavant, mais c’est vrai qu’il y avait beaucoup de choses qu’on ne savait pas forcément. C’est aussi ça l’avantage d’un tel projet, de pouvoir transmettre ce que l’on apprend soi-même.
De quoi êtes-vous le plus fiers ?
Marius : D’avoir pu mettre les pieds dans le « grand bain ». Oui, nous avions déjà certaines connaissances grâce aux cours suivis, mais nous n’avions jamais fait encore de cas concret. Il a fallu respecter une deadline, réfléchir et concevoir le projet de A à Z, faire avec les contraintes… C’est une très bonne expérience pour se professionnaliser et une bonne étape à connaître avant la réalisation de notre projet de fin d’études.
Olivier : Quatre mois pour réaliser un tel projet, c’est finalement très court. Mais oui, je rejoins Marius. Pour ma part, j’ai notamment apprécié la notion de continuité, le fait de pouvoir réussir à créer une série d’épisodes dans un même style. On est parvenu à développer un visuel pour l’ensemble et à l’adapter à chaque épisode, pour qu’ils puissent se connecter entre eux, dans un même petit monde.
Le projet « La vie au féminin » vu par Neo Miletic, responsable du programme Animation à e-artsup Paris
« Une fois les scénarios développés, étant tuteur pour ce projet, j’ai dû mettre en place un processus de production professionnel et un suivi créatif et technique visant à soutenir les étudiants pour produire ces films d’animation. Ensemble, nous avons défini le choix stylistique, à travers une animation en 3D dotée d’un aspect 2D, dit “toon shading”. C’était un défi complexe que les élèves relevaient pour la première fois, mais c’était surtout une très bonne expérience d’apprentissage et d’application directe de leurs connaissances dans les phases de fabrications. Durant ces quatre mois, ils ont dû apprendre la régularité et garder intacte leur volonté de faire et refaire pour arriver à passer les étapes successives de production. Ils étaient exemplaires dans leurs tâches : je ne peux que les féliciter pour leur engagement et leur ténacité tout au long de ce projet ! D’ailleurs, le Corevih Île-de-France Est était très satisfait du résultat. Une nouvelle collaboration est même en discussion ! »