Voilà maintenant 10 ans que Les Chatons d’Or célèbrent la créativité des professionnels comme des amateurs ou des étudiants, des novices comme des plus expérimentés. Dix années passionnantes et inspirantes qui seront célébrées cette année avec une édition spéciale permettant aux graphistes, concepteurs, designers et autres directeurs artistiques de tous bords de soumettre leurs créations à travers 10 catégories avant le 4 juin 2021 et cela via une plateforme virtuelle et ludique. Organisée exceptionnellement en ligne, cette édition est également spéciale pour Dhaval Oza et Mohamed Traoré (e-artsup promo 2023). En effet, ces deux étudiants en 3e année du campus parisien ont remporté le concours organisé par l’école et Les Chatons d’Or pour imaginer les nouvelles affiches du « festival de la nouvelle économie créative » !
Était-ce la première fois que vous travailliez sur l’affiche d’un événement ?
Mohamed Traoré : J’ai déjà pu réaliser des affiches en tant que freelance, mais c’était la première fois que je m’y mettais dans le cadre d’un concours.
Dhaval Oza : Moi, c’était vraiment la première fois que je travaillais sur un concept publicitaire… et c’était cool !
Pourquoi avoir décidé de vous associer pour le concours ?
Mohamed : Dhaval et moi, on se connaît depuis notre première année à e-artsup. Et dès le début, on a développé des affinités. Par contre, on a beau être amis et se connaître depuis plusieurs années, ce concours des Chatons d’Or était la première fois où l’on pouvait réellement se concentrer sur un projet en formant un véritable duo. En effet, dans le cadre des autres projets menés à e-artsup, nous n’étions jamais vraiment seuls pour travailler… alors que cela semblait logique de collaborer tant on partageait une même vision de choses. Bref, c’était l’occasion de se lancer !
Dhaval : Mohamed a tout dit ! C’est vrai que cette occasion ne s’était jamais présentée à nous auparavant alors que, pourtant, on a souvent les mêmes idées… On sentait que l’on pouvait faire quelque chose de bien ensemble et ce concours des Chatons d’Or est tombé à pic.
Dhaval et Mohamed
Qu’est-ce que cela fait de voir sa création être retenue et diffusée pour un concours aussi réputé ?
Mohamed : Déjà, il faut bien avouer que l’on ne s’attendait pas à remporter le concours ! En fait, ce n’était même pas l’objectif initial : on y allait d’abord dans l’idée de pouvoir gagner en expérience, notamment grâce à la présence des deux coachs, l’affichiste Michel Bouvet et le directeur artistique Thierry Fèvre, des grands noms du métier. On se disait que ce serait une bonne occasion de voir de près comment ces personnes-là travaillaient. Au final, cela a été très enrichissant et, en plus, on en tire une réelle fierté. Cette fierté, c’est aussi pour nos proches, nos familles : en voyant ces affiches, ils peuvent voir combien ces études à e-artsup nous sont bénéfiques ! Par exemple, dans mon entourage, la fonction de directeur artistique peut parfois sembler un peu vague. Le fait de voir le fruit de nos travaux pour un événement tel que Les Chatons d’Or être diffusé dans la rue ou le métro, cela les aide à mieux comprendre ce qu’on fait, à quoi cela sert. C’est concret.
Dhaval : Pour ma part, j’ai encore un peu de mal à me rendre compte de l’ampleur des Chatons d’Or et à réaliser ce que ce concours représente ! (rires) En plus, c’était mon tout premier concours ! Mais je rejoins Mohamed sur l’importance de cette récompense auprès de nos proches. C’est vrai que la notion de direction artistique n’est pas forcément très limpide pour les personnes extérieures aux métiers de la création. Là, avec ces affiches, nos familles comprennent mieux nos études, notre métier !
Revenons au concept de vos affiches. Comment vous est venue l’idée ?
Mohamed : Après que Laurent Allias (le fondateur des Chatons d’Or et cofondateur de l’agence Josiane, entre autres) nous ait présenté le brief, on savait qu’il fallait jouer sur l’âge du festival, sur les 10 ans, sans savoir encore exactement vers quoi se diriger. On a alors exploré plusieurs pistes et l’une d’elles nous a menés à la culture Internet, le chat étant l’un des animaux les plus représentés dans les mèmes et les GIFS. Bien sûr, cela aurait pu être risqué, mais on était persuadés de faire le bon choix en se dirigeant vers une idée marquante, un peu provocatrice et drôle. On a alors commencé à coucher sur le papier un grand nombre idées, puis le lendemain, on a à nouveau repris ces idées pour les trier, voir ce qui n’allait pas, écarter celles dont le concept semblait le moins clair, etc. Très rapidement, on a voulu rester sur quelque chose de très simple, de très basique : c’est devenu ce concept du « Que sont-ils devenus ? » qui se moque gentiment des anciens lauréats des Chatons d’Or avec des photos de chats pas trop à leur avantage.
Ce parti-pris aurait pu être risqué ?
Mohamed : On ne sait jamais avec l’humour ! Cependant, on a su que l’on tenait quelque chose lorsqu’on travaillait sur nos affiches dans les locaux de l’école : des professeurs passaient de temps en temps pour jeter un œil et, comme certains d’entre eux rigolaient en voyant nos concepts, cela nous a poussés à poursuivre dans cette voie. Avec le recul, on se dit que l’on a bien fait !
Les affiches lauréates vues par Thierry Fèvre
« Ce qui a permis à Mohamed et Dhaval de se démarquer avec cette campagne, c’est avant tout l’humour et, plus précisément, l’autodérision. Leur concept était de profiter des 10 ans pour montrer ce qu’étaient devenus ces Chatons d’Or ayant réussi ; en réussissant, ces anciens lauréats sont non seulement devenus des chats, mais des chats nababs à qui il ne manque plus que le cigare ! C’est une façon de se moquer gentiment de ce milieu de la communication où il ne faut jamais trop se prendre au sérieux. »
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